Les restrictions imposées aux ONG au Pérou mettent en danger l'Amazonie et ses habitants.

Les restrictions imposées aux ONG au Pérou mettent en danger l'Amazonie et ses habitants.

Au Pérou, la corruption et l'instabilité politique alimentent une crise croissante d'insécurité et de violence. Les derniers troubles qu'a connus le pays, après… destitution de l'ancien président L'arrivée au pouvoir de Dina Boluarte et de José Jerí a ouvert la voie à de nouvelles lois qui sapent les droits fondamentaux et affaiblissent la protection des peuples autochtones et de la forêt tropicale qu'ils protègent.

Quelles sont les nouvelles restrictions imposées aux ONG au Pérou ?

Un nouvel amendement à la loi régissant l'Agence péruvienne de coopération internationale (APCI) confère au gouvernement des pouvoirs étendus sur la société civile.

Ce qui était autrefois un organisme technique garantissant la transparence des financements internationaux est désormais un filtre politique. En vertu de la nouvelle loi, l'APCI peut approuver ou bloquer tout projet financé par des fonds internationaux. Elle peut même suspendre ou dissoudre définitivement les organisations qui remettent en question l'État péruvien ou menacent l'ordre public.

Cette loi affecte tous les groupes qui travaillent avec des fonds de coopération internationale, y compris les organisations autochtones qui en dépendent pour défendre leurs terres, leurs droits et leur avenir. Malgré son impact direct, aucune consultation préalable Cette opération, menée auprès des peuples autochtones, constitue une nouvelle violation de leurs droits.

Les peuples autochtones d'Amazonie sont souvent le dernier rempart contre cet écosystème vital. Ils sont aussi en première ligne face à la crise climatique et font face à des industries extractives illégales qui cherchent à s'accaparer leurs terres. Ils ont besoin d'aide maintenant.

Pourquoi ça compte

Imaginez faire partie d'un Asháninka Dans une communauté amazonienne, un matin, vous découvrez que votre rivière, celle où vous pêchez et vous baignez, est souillée de pétrole. Le signaler déclenche une lente chaîne bureaucratique. La justice est rarement rendue.
Depuis des années, la coopération internationale constitue un filet de sécurité lorsque les systèmes nationaux font défaut. Elle permet aux organisations autochtones d'accéder à des conseils juridiques, de documenter les dommages environnementaux et de porter leurs affaires devant les tribunaux internationaux, comme dans l'arrêt historique de La Oroya, où la Cour interaméricaine des droits de l'homme a tenu l'État péruvien responsable de la pollution minière.

Sans ce soutien, les communautés perdent leur défense la plus puissante : la capacité de demander justice.

Faire taire ceux qui défendent la forêt

« La loi APCI nous condamne à disparaître en tant qu’organisations de peuples autochtones », avertit Ketty Marcelo. ONAMIAP.
En interdisant les activités qui « troublent l’ordre public », cette loi risque de criminaliser quiconque ose dénoncer l’injustice ou défendre les terres autochtones. Elle menace le droit de s’organiser, de s’exprimer librement et de protéger la forêt tropicale elle-même.

Les peuples autochtones protègent 37 % des forêts intactes de la planète, alors qu'ils ne représentent que 5 % de la population mondiale.

L'Amazonie ne se taira pas.

Malgré les obstacles juridiques croissants, les peuples autochtones du Pérou continuent de résister. Toute tentative de les réduire au silence affaiblit non seulement leur souveraineté, mais aussi la lutte mondiale contre le changement climatique.

L'Amazonie nous unit tous. Se tenir aux côtés de ceux qui la défendent, c'est se tenir aux côtés de ceux qui défendent notre avenir commun.